Svalbard 2011

Projet Polaria 1 | Du 14/07/2011 au 11/08/2011 (29 jours)

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fonctionnement clavier
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L'arctique est roi. Rude et merveilleux, fascinant et terrifiant. Il peut, en une seconde, transformer le plus doux des paradis en enfer, et le plus terrible des enfers en paradis. L'arctique est roi, et l'homme, bien peu de choses dans tout ça. Parce qu'ici plus qu'ailleurs, il faut accepter l'idée que nous n'avons ni notre place, ni notre mot à dire. Que nous ne sommes que des éléments importés, tolérés, soumis aux rigueurs et aux caprices d'une nature hostile… par nature… C'est une école qui peut paraître frustrante. C'est une école qui peut faire mal, et même bien pire. Mais c'est une école dont on ressort plus grand… Même après (seulement !!!) quinze jours.

Alors, que dire ? Que retenir de ce séjour de deux fois quinze jours au Nord du Nord ? Aujourd'hui encore, les mots me manquent… De tant de beautés, sauvages et fragiles… De tant de moments, tendres et durs…. De tant de souvenirs, tout en lumière… Il paraît qu'un voyage au Spitzberg, ça se vit, ça ne se raconte pas. Qui peut comprendre ? Qui peut comprendre ce qu'on ressent, ce qu'on reçoit ? Pourquoi on y laisse une partie de soi, et pourquoi on y retourne quand même ? Ça se vit, mais ça ne se raconte pas. C'est sans doute vrai…

14/07/2011 | Grenoble - Aéroport Paris Charles de Gaulle

  • Le temps était lourd, gris et froid.
  • On aurait pu y voir un mauvais signe.
  • Moi, je me suis dit : “Super, même le ciel se met au diapason des vacances dans le Grand Nord !
  • Bichette était triste de me voir partir, mais moi je savais que j'allais revenir, alors ça allait.
  • Le train était vide, mais plein de sacs.
  • Une fois arrivé à bon port, Loïc et moi aurions pu nous jeter dans la folle et inimitable ambiance d'un 14 juillet parisien…
  • … Mais le canapé était confortable, et il nous a semblé préférable de rester assis à ne rien faire.
  • Enfin, c'est pas tout à fait vrai : on a quand même fini par s'endormir devant le tour de France.
  • Un dernier verre avec Sophie.
  • Et il était l'heure de se coucher, pour une dernière nuit.

15/07/2011 | Aéroport Paris Charles de Gaulle - Aéroport Oslo Gardermoen - Tromsø

  • Ceux qui connaissent le répertoire de Lene Marlin et qui savent où elle est née, auront saisi toute la finesse du titre donné à cette journée…
  • Je me suis levé sans faire de bruit pour ne pas réveiller Loïc.
  • Mais bon, je l'ai réveillé quand même.
  • J'ai ensuite pris un p'tit déj' RER.
  • Le reste de la journée se résume en une longue attente. A charles de Gaulle, dans l'avion, à Oslo, re-dans l'avion, dans le bus.
  • Finalement, je suis arrivé à Tromsø, comme à la maison.
  • J'ai trouvé une bouteille de gaz, acheté quelques trucs frais, repéré d'où partait le bateau.
  • Et, comme tout était prêt, j'ai pu m'endormir sereinement, en attendant que l'aventure ne commence vraiment. Le lendemain.

16/07/2011 | Tromsø - Harstad - Sortland - Stø - Nyksund

  • Le soleil brillait aux éclats quand j'ai quitté mon lit.
  • J'ai essayé de profiter pleinement des bienfaits de la douche, puisque je savais que je ne savais pas quand serait la prochaine.
  • J'ai ensuite pris l'express boat pour Harstad.
  • Le bateau allait vraiment vite pour un bateau (d'où le mot “express”).
  • Le reste de l'itinéraire s'est déroulé tout comme c'était prévu dans le plan de route.
  • C'en était d'ailleurs presque trop facile…
  • Je suis donc arrivé à Stø à l'heure prévue, sous un ciel bien sombre et avec quelques gouttes qui commençaient à tomber.
  • Sans demander mon reste, j'ai commencé à marcher, à la recherche d'un endroit où passer la nuit.
  • Pour une rando que je pensais ultra facile, j'ai trouvé que ce n'était pas si ultra facile que ça…
  • … Mais bon, il faut dire qu'avec 20 kilos sur le dos, tout à tendance à devenir plus compliqué.
  • Un pas après l'autre, une crique après l'autre, quelques montées et quelques marais plus loin, j'étais arrivé à Nyksund, sans avoir trouvé de lieu idéal pour bivouaquer.
  • J'ai finalement trouvé un grand champ à l'abandon qui tombait dans la mer. Sûrement pas le plus joli endroit, mais il y a des fois où il faut se contenter de ce que l'on a.
  • J'ai bu, j'ai mangé.
  • Et puis je me suis couché.
  • J'avais froid aux pieds, je me sentais un peu seul. J'étais un peu fatigué…

17/07/2011 | Nyksund - Stø

  • Des profondeurs du sommeil, la lumière du soleil m'a tiré.
  • Et tout ce qui me paraissait dur quelques heures plus tôt, est soudainement devenu facile.
  • Il était 2h30 du matin, et j'étais là où je voulais être. Seul face à la mer, une étoile dans les yeux.
  • Au deuxième réveil, je me suis mis en quête d'eau. L'eau, c'est la vie, et si t'en n'as pas… t'as soif (et aussi faim quand tu bouffes du lyophilisé).
  • Heureusement pour moi, il y avait des maisons à Nyksund, avec des gens dedans qui étaient d'accord pour m'en prêter un peu.
  • Une fois ravitaillé, j'ai donc pu reprendre le chemin pour Stø, mais par la montagne cette fois.
  • Autant être franc, j'en ai chié.
  • Ça montait hyper sec, et le poids du sac me sciait les épaules.
  • Mais bon, la vue méritait qu'on en bave un peu.
  • J'ai été extrêmement surpris de ne croiser personne ou presque sur mon chemin…
  • Mais c'était très bien comme ça !
  • Et puis j'ai regardé en bas, et j'ai vu cette merveilleuse plage de sable blanc, que venait lécher l'eau turquoise de l'océan.
  • Oui, oui, c'est celle qui est sur la photo.
  • Vous avez le droit d'être jaloux, d'autant que je ne me suis pas contenté de la regarder : je suis allé y planter ma tente… !

18/07/2011 | Stø - Sortland - Hennes

  • Minuit pile. Face au soleil.
  • Un petit moment d'émotion, avant de sombrer dans un sommeil profond.
  • Au petit jour, d'un bout de la route à l'autre, j'ai quitté Stø pour Hennes.
  • A Sortland, à mi-chemin, j'avais envie de pisser.
  • J'ai trouvé des chiottes.
  • Payants bien sûr.
  • J'ai mis une pièce.
  • Forcément, la porte ne s'est pas ouverte.
  • J'ai donc dû me retenir jusqu'à Hennes.
  • La vie est dure parfois…
  • Mais, rassurez-vous, j'ai une vessie solide.
  • Une fois la tente plantée, j'ai marché jusqu'à la seule superette du coin.
  • Kaldjord, deux kilomètres plus loin. Fin de la route, bout du monde.
  • Pas forcément magnifique, mais tout était si calme et serein, que je me serais bien vu vivre là.

19/07/2011 | Hennes - Møysalen

  • Le bruit de l'eau sur la tente m'a réveillé bien avant le réveil.
  • J'ai eu longtemps peur que nous ne puissions partir pour Møysalen.
  • Mais nous sommes partis quand même, après un briefing en norvégien où j'ai tout compris ce que la dame a dit.
  • Ce n'est évidemment pas vrai (que j'ai tout compris).
  • L'ascension a commencé sous la pluie.
  • La pluie est devenue brouillard.
  • Le brouillard a dansé sous les coups de vents.
  • L'espace d'un instant, nous n'avons pas été sûrs de pouvoir continuer à grimper.
  • Et puis, petit à petit, le bleu du ciel est devenu plus présent.
  • Et nous avons pu aller jusqu'à Møysalen, 1262 mètres plus haut.
  • Pierriers abruptes, passages câblés et gros névés.
  • Ça peut sembler pas bien haut, mais il fallait quand même avoir le pied agile.
  • Une belle rando, une belle journée.
  • De retour au camping, il m'a semblé que ma tente avait une forme bien étrange…
  • Et pour cause : l'arceau central s'était pété !
  • J'aurais pu paniquer.
  • J'aurais pu m'énerver.
  • J'aurais pu broyer du noir.
  • Mais, au lieu de ça, je me suis dit qu'il fallait que j'aille manger (nb : ne jamais paniquer le ventre vide).
  • Il faut dire qu'il y avait du riz au menu !
  • Ensuite (et seulement ensuite), je me suis mis en quête d'une solution pour réparer ma tente.
  • Comme je n'avais que ça, j'ai essayé de réparer mon arceau avec du sparadrap.
  • Evidemment, ça 1 n'a pas fonctionné…
  • J'aurais pu re-paniquer.
  • J'aurais pu re-m'énerver.
  • J'aurais pu re-broyer du noir.
  • Mais, au lieu de ça, je me suis dit qu'il fallait que j'aille me coucher (nb : ne jamais s'énerver quand on est fatigué)
  • Et je me suis endormi comme un bébé…

20/07/2011 | Hennes - Sortland - Risøyhamn - Bleik

  • Journée de transition sous un ciel menaçant.
  • Dès le réveil, j'ai activé le plan “Mac Gyver”, ou comment réparer ta tente pour dormir au sec 3 semaines encore…
  • Rien n'était joué d'avance.
  • Il y a eu du suspense.
  • Il y a eu du sang.
  • Il y a eu des pansements.
  • Et vous pouvez retrouver cette fantastique épopée dans la rubrique Goodies.
  • Vu le temps et la fatigue, je n'ai pas eu le courage de me lancer sur la route de Stave.
  • Donc, je me suis payé le luxe d'un nouveau camping (oui, je sais : c'est pas de la top aventure).
  • A mes pieds, une plage, du sable blanc et l'océan.
  • La lumière était merveilleuse (= j'ai fait plein de photos).

21/07/2011 | Bleik - Stave

  • Plein d'énergie après une bonne nuit, je me suis lancé à l'assaut de la randonnée Bleik-Stave.
  • Ciel bas, vent fort, personne en vue…
  • Au début, tout s'est déroulé comme prévu.
  • Mais, bien vite, j'ai trouvé que les marques sur le sol étaient difficiles à suivre.
  • De plus en plus éloignées, de plus en plus noyées dans la végétation…
  • … Jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus à portée de regard.
  • Je me suis arrêté.
  • J'ai regardé à droite. J'ai regardé à gauche.
  • De longues secondes.
  • Alors j'ai compris que j'étais un peu perdu.
  • N'écoutant que mon instinct, je me suis dit que le mieux était d'aller tout droit.
  • C'est donc ce que j'ai fait…
  • … Et ce qui m'a vallu quelques heures de marche superflues.
  • L'essentiel, est que je sois finalement arrivé à bon port…
  • Affamé !!!
  • Conditions pas excellentes, jambes lourdes, mauvaise expérience du chemin aller… Je me suis dit qu'il était plus raisonnable de ne pas tenter le retour.
  • Lassé d'attendre un bus qui n'arrivait jamais, j'ai levé le pouce…
  • … Et c'est mamie Olga, 107 ans ou pas loin, le sourire jusqu'aux oreilles, qui m'a ramassé.
  • Quelques mots en norvégien plus loin, les rares que je connaissais, j'ai su que ce moment ferait partie des bons souvenirs du séjour.
  • J'ai fini la journée sur la plage, à jouer avec mon appareil photo.

22/07/2011 | Bleik - Andenes - Gryllefjord - Torsken - Finnsnes - Tromsø

  • Chaque voyage a sa journée galère (… enfin, plus galère que les autres…).
  • Cherchez pas, c'était celle-là !
  • Et mon instinct me l'a murmuré à peine avais-je ouvert les yeux.
  • Tout a commencé par un pliage venté et humide, après une nuit bien trop courte.
  • J'avais mal à tête, j'avais mal à la gorge, j'avais mal dans chaque muscle de mon corps.
  • Contre toute logique, le bus de 8h55 pour Andenes n'assurait pas la liaison avec le ferry de 9h00 pour Gryllefjord… J'ai donc dû courir avec mes 20 kilos sur le dos pour chopper le ferry qui était sur le point d'appareiller.
  • Tout ça pour arriver dans le trou du cul du monde (Cf. Gryllefjord), où il s'est avéré que le seul bus de la journée passait avant que les ferry n'acostent (bah vi, il faudrait vraiment être stupide pour faire passer le bus après que les ferry ne soient arrivés : imaginez que des gens le prennent !!!)…
  • … Heureusement, il y avait un “office du tourisme” pour donner plein d'informations pertinentes et utiles : “Oui, oui, tu peux aller à Mefjorvaer : il faut prendre le bus de 17 heures 30 pour Finnsness”… qui passe, certes à 17h30, mais à Torsken, 7 kilomètres plus loin… Mais c'est un détail insignifiant, je vous l'accorde, alors à quoi bon le donner aux touristes ????
  • Re-heureusement, je me suis rendu compte de ce détail avant l'heure fatidique… (sinon, je serais encore problablement à Gryllefjord).
  • J'ai donc essayé d'aller à Torsken à pieds. Mais, après avoir constaté que la route qui y menait grimpait et serpentait beaucoup trop pour quelqu'un dans mon état, je me suis résigné à attendre le ferry suivant pour y aller en stop.
  • Si vous ne comprenez pas pourquoi j'ai attendu le ferry suivant pour faire du stop au lieu d'en faire directement au bord de la route, c'est parce que vous n'étiez pas là où j'étais, quand j'y étais.
  • Il faut en effet savoir qu'à Gryllefjord, une fois toutes les voitures débarquées du ferry, ta seule chance d'en voir passer une autre… c'est d'attendre le ferry suivant !
  • J'ai donc attendu.
  • Un peu.
  • Beaucoup.
  • Enormément.
  • Tellement, que j'ai eu le temps de préparer un joli panneau indiquant, non pas une, mais deux destinations envisageables (histoire de doubler mes chances de succès).
  • Naturellement, personne ne s'est arrêté.
  • Il faut dire que la presqu'île de Senja est tellement grande, son réseau routier tellement étendu, et les campings-cars tellement petits, que PERSONNE ne pouvait me prendre en stop pour l'une de ces deux desinations…
  • P\*\*\*\*\*\* de camping-cars de \*\*\*\*\* (nb : vous avez le droit de mettre ce que vous voulez à la place des \*\*\*, pourvu que ce soit grossier, méchant et plein de rancoeur).
  • Je me suis donc re-résigné à aller à Torsken à pieds.
  • La chance (ah, enfin) a voulu qu'un gentil norvégien me récupére à mi-chemin.
  • Une autre attente a commencé, à peu près aussi intéressante que la première… Avec la pluie en plus.
  • A cet instant, j'aurais encore pu suivre mon plan de route initial. Mais je me suis souvenu à quel point la liaison Torsken-Mefjordvaer avait l'air tirée par les cheveux quand j'avais préparé le voyage… Alors, je me suis dit qu'il n'était peut-être pas indispensable de chercher volontairement les galères (puisqu'elles semblaient venir à moi avec une étonnante facilité).
  • J'ai donc décidé d'aller dormir à Finnsnes.
  • Emporté par l'élan, je me suis finalement retrouvé à Tromsø…
  • … Où, moyennant 5 kilomètres de galère supplémentaires, j'ai, au bout du compte, pu trouver un petit coin de paradis pour dormir. Tout en haut du Fjellheisen, où la ville semble si loin qu'on en oublie instantanément qu'en fait elle est juste à côté.

23/07/2011 | Tromsø

  • Après être descendu du Fjellheisen, j'ai mis le cap sur le Polarmuseet.
  • Aventuriers, trapeurs, pêcheurs…
  • L'histoire du Grand Nord déroulée sous mes yeux.
  • Mon Dieu qu'il faisait chaud là-dedans.
  • Un comble me direz-vous…
  • Suffoquant même en t-shirt, j'ai fini par abdiquer…
  • … Et retourner à l'air libre.
  • Loin du tumulte du centre-ville, je me suis laissé porter.
  • Déambuler dans les quartiers endormis…

24/07/2011 | Tromsø

  • Venir à Tromsø sans aller à Polaria, c'est un peu comme aller à Paris sans aller voir la Tour Eiffel.
  • Globalement, c'était pareil que l'année dernière, mais avec plus de touristes.
  • De là à dire que cétait moins bien…
  • Lorsque j'en ai eu assez des touristes façon “Croisière Costa”, je suis monté jusqu'à Prestvannet, petit havre de paix.
  • Oiseaux à foison, norvégiens endimanchés et jolies photos.
  • Et, pour finir la journée, soleil de presque minuit sur l'Ishavskatedralen.

25/07/2011 | Tromsø

  • Du matin au soir, la pluie est tombée.
  • A grosses gouttes.
  • Tombée à point nommé, pour me laisser laver mon linge sale.
  • Tombée à point nommé, pour me laisser charger mes batteries

26/07/2011 | Tromsø - Longyearbyen

  • Le soleil s'est levé sur un jour particulier.
  • Après avoir laissé ses rayons sécher ma tente, je me suis mis en route pour l'aéroport.
  • Déambuler dans ce terminal m'a rappelé bien des choses (Cf. Norvège 2010).
  • Et puis, l'heure d'embarquer est arrivée.
  • J'étais heureux au possible.
  • Une heure et demie de vol plus tard, le Spitzberg se dévoilait sous nos ailes.
  • Les yeux émerveillés.
  • J'ai profité de chacunes de ces secondes, en réalisant que j'étais en train de vivre quelque chose que je préparais depuis bientôt un an.
  • Du hublot, vue imprenable sur l'Adventfjorden recouvert… de pack !
  • Je n'avais pas encore réalisé, si merveilleux (et improbable) soit ce spectacle, qu'il allait “un peu” perturber le reste du séjour.
  • Objectif du jour : prendre mes marques dans ce nouvel environnement. Planter la tente, profiter du vent qui hurle, découvrir Longyearbyen, programmer mes deux jours en solo…

27/07/2011 | Longyearbyen

  • Le camping, c'est (bien) moins cher et (bien) mieux que l'hôtel, c'est un fait.
  • Il y a toutefois quelques inconvénients…
  • A Longyearbyen, par exemple, si tu veux aller en “ville”, t'es obligé de te taper 5 kilomètres à pieds.
  • Sachant que, ce jour là, j'ai fait 2 allers-retours, je vous laisse calculer le temps que la marche a occupé dans ma journée.
  • Mais bon, je n'ai quand même (et heureusement) pas fait que ça.
  • J'ai aussi fait… du chien de traîneau !!!
  • Si, si, j'vous jure.
  • Même que je suis rentré dans l'enclos où y'avait tous les chiens.
  • Et même que j'ai pas eu peur (pourtant, j'ai peur des chiens).
  • Avant que vous ne posiez la question, je vous le dit : comme, à cette époque de l'année, il n'y a pas de neige au Spitzberg, on a fait du traîneau à roulettes.
  • Et j'ai eu le droit de conduire les chiens (et donc de promener la guide… oui, c'est le monde à l'envers).
  • Bref, une nouvelle expérience…
  • … Bien marrante…
  • … Mais pas totalement fortuite !
  • Vous vous doutez bien que, si je me suis dit qu'il était temps de surmonter ma peur des toutous, c'est parce que j'avais une petite idée derrière la tête…
  • Commeeeeeeent ??? Il y aurait des endroits où on peut faire des expéditions en chien de traîneau l'hiver ???

28/07/2011 | Longyearbyen

  • Pour ce dernier jour en autonomie, destination les hauteurs de Longyearbyen…
  • … Accompagné bien entendu, car je rappelle à ceux qui n'ont pas lu la rubrique “Avant de partir”, qu'il est obligatoire d'avoir un fusil pour se balader au Spitzberg.
  • Au programme, petite ascension à un rythme trèèèèèèèèèèès tranquille, et marche sur glacier…
  • C'était bien, mais on aurait aimé y voir quelque chose…
  • … Enfin, quelque chose d'autre que des nuages !!!
  • Le temps de rentrer, de m'inscruster à la table GNGL pour manger (… des trucs pas lyophilisés !!!), et l'heure d'aller accueillir mes camarades d'expédition a sonné.
  • Le jeu consistait à essayer de les reconnaître avant qu'ils ne nous reconnaissent.
  • Oui, on s'amuse comme on peut.
  • [La suite après une page de pub]

29/07/2011 | Longyearbyen - Pyramiden

  • [Fin de la page de pub]
  • Une fois les colis récupérés, direction le briefing…
  • Réunis autour de la table, l'ambiance est devenue plus sérieuse.
  • Etat des lieux : les morceaux de banquise qui voguaient au large ont été ramenés par les vents d'Ouest, bloquant l'entrée des fjords.
  • C'est exceptionnel. Ça arrive peut-être une fois tous les 10 ans. C'est arrivé cette année…
  • … L'Arctique est roi paraît-il…
  • Alors, la Baie du Roi, ce ne sera pas pour cette fois.
  • Ainsi soit-il…
  • En guise de compensation, nous avons eu droit à un soleil de minuit magique.
  • De la brume, des voiliers, de la glace.
  • Quelques cycles de sommeil plus tard, il était temps de se lever pour une journée marathon.
  • Le temps de règler quelques questions logistiques en ville, nous avons raté (… de 10 minutes…) l'ours qui est venu faire un tour sur la plage, à 100 mètres du camping.
  • Je n'ai donc pas de photo à vous montrer.
  • Ensuite, préparation du matériel et chargement du voilier pour Pyramiden.
  • Niklas, le marin suédois sans peur, nous a sorti des glaçons qui piégeaint l'entrée du port de Longyearbyen…
  • … Pour nous faire débarquer, quelques heures après, sur le quai délabré de Pyramiden.
  • Sensation étrange que de marcher dans cette ville fantôme. Oubliée du monde, abandonnée à son sort…
  • Comme si le temps s'était arrêté.
  • Minuit déjà…

30/07/2011 | Pyramiden - Billefjord - Brucebyen (camp de base n°1)

  • … Mais, pour nous, pas encore la fin de la journée.
  • Restait un fjord à traverser avant de pouvoir établir notre premier camp de base.
  • Après un repas express, répartition des vivres et chargement des kayaks.
  • Et l'heure de se mettre à l'eau est enfin arrivée…
  • Contrairement à ce que vous diront les autres membres de l'expédition, il n'y a pas plus doué que moi pour diriger un kayak au safran.
  • … Ils sont jaloux, c'est tout…
  • Et je sais qu'il y a au moins 7 personnes que ces deux phrases feront sourire, autant qu'elles me font encore sourire et rire aujourd'hui.
  • Une fois le lieu idéal trouvé, nous avons pu monter le camp.
  • On pourrait penser que l'heure d'un repos mérité avait enfin sonné…
  • … Mais, après un court sommeil, il était temps de prendre mon premier quart de garde à ours.
  • Jumelles en bandoulière, pistolet d'alarme au poing, et yeux grands ouverts…
  • 16h. La journée… commmence ! Enfin, recommence. Enfin, c'est une deuxième journée dans la même journée.
  • Petite rando-photo devant le Nordenskiöldbreen.
  • Ça se prononce (presque) comme ça s'écrit…

31/07/2011 | Brucebyen (camp de base n°1) - Billefjord - Kapp Ekholm (camp de base n°2)

  • Après un jour à terre, il était temps de se mettre à nouveau à l'eau.
  • Marée descendante, vent dans le dos… Tout ce qu'il faut.
  • Nous avons donc pagayé, pagayé, …
  • … Et puis le temps s'en est mêlé.
  • Vent de face, ciel bas.
  • Welcome to Kapp Ekholm !!!
  • Monter le tipi avec plein de vent, c'était rigolo…
  • Et, parmi les grands moments d'intelligence du séjour, nous n'oublierons pas que certaines personnes (… qui ensuite écrivent des sites pour raconter leurs aventures…), sont parties chercher de l'eau avec des gourdes… déjà pleines.
  • Pour ma défense, je me contenterai de citer Saint David, notre guide : “Avec le froid, on perd des points de QI. Et quand t'as déjà un QI de bulot…”.

01/08/2011 | Kapp Ekholm (camp de base n°2) - Billefjord - Phantomodden (camp de base n°3)

  • Garde à ours au coin du feu.
  • Cette “nuit” là, vu tout le vent qu'il y avait, on a au moins dû brûler une forêt…
  • … Mais bon, de toute façon le bois qui était à nos pieds était déjà mort, alors… Autant qu'il ne soit pas mort pour rien.
  • Au petit matin, le soleil a sorti ses grands rayons.
  • Nous avons donc pu revêtir nos très sayantes combinaisons en néoprène, pour aller pagayer.
  • Petite parenthèse qui fait froid dans le dos :

<ul>

						<li>Temps de survie dans l'eau sans combinaison : environ 4 minutes.</li>
						<li>Temps de survie dans l'eau avec combinaison : environ 20 minutes.</li>
					</ul>
                     
* Nous avons à nouveau pagayé, pagayé, ...
* ... Jusqu'à ce que la faim nous rattrape...
* ... Et nous cloue sur place.
* Trop de vent pour repartir après les nouilles chinoises.
* Du coup, direction les pentes (très raides) de la falaise à macareux.
* Ahhh, si j'avais un 400 mm...
* Les autres oiseaux, je sais pas ce que c'est.
* Si en plus de prendre des photos il faut savoir ce que l'on prend...

02/08/2011 | Phantomodden (camp de base n°3) - Billefjord - Phantomodden (camp de base n°3 bis)

  • La journée de tous les records !
  • … Enfin, à vrai dire nous n'en avons battu qu'un seul…
  • … Mais de quelle manière !
  • Tout commence par une mer plate et un ciel sans vent.
  • Plein d'espoir, nous nous mettons à l'eau les uns derrières les autres.
  • Le temps de compter jusqu'à 5.
  • Et, hop ! Gros vent, grosses vagues !
  • Pas même le temps de donner un coup de pagaie, nous voilà obligés de nous échouer…
  • … Légèrement en catastrophe.
  • Ce qui nous amène au record dont je parlais plus haut : 711.
  • 711 ?
  • Oui, 711, la distance en mètres que nous avons parcourue durant ce glorieux transfert…
  • Du jamais vu dans l'histoire de GNGL.
  • Et si vous vous demandez comment on peut savoir que c'est 711 mètres et pas 712 (ou 710), c'est parce que c'est le GPS qui l'a dit.
  • Le plus dingue, c'est que, tout en nous couvrant de ridicule, ce transfert mythique nous a, dans le même temps, peut-être sauvé la vie…
  • … Si nous avions longé cette falaise et traversé ce bout de fjord, qui sait quel ours affamé nous aurions croisé dans les environs de Templefjord ?

03/08/2011 | Phantomodden (camp de base n°3 bis)

  • Tuer le temps comme on peut, en attendant mieux.
  • En écrivant son nom au charbon de bois sur un bout de planche, pour que la garde semble moins longue.
  • En lisant un journal qui date d'il y a 15 jours, pour se tenir globalement informé.
  • En grimpant sur un bout de pierrier, pour y faire des concours de lancer de cailloux.
  • En prenant des photos torse nu sur la plage, pour faire style qu'il fait chaud (alors qu'en fait pas du tout).
  • Tuer le temps, en espérant que le temps (l'autre) se lève, et que la mer devienne navigable.
  • Naufragés sur une plage, même pas belle.
  • Naufragés dans un désert, à l'autre bout du monde.
  • Naufragés au Spitzberg.
  • Tout bien réfléchi, ça aurait pu être <s>plus drôle</s> pire : nous aurions pu essuyer une vraie tempête !!!
  • Considérant qu'à cette vitesse là il nous faudrait des mois pour rallier Longyearbyen, décision à été prise de nous rappatrier.
  • Snif…

04/08/2011 | Phantomodden (camp de base n°3 bis) - Longyearbyen

  • A ce stade du voyage, vous avez sans doute la sensation de plus ou moins toujours voir la même chose sur les photos.
  • Ce n'est pas une sensation : c'est bel et bien toujours la même chose, puisque, globalement, nous n'avancions pas ou très peu.
  • Néanmoins, vous aurez noté que, si les paysages restent les mêmes, la lumière, elle, est toujours différente.
  • … On se console comme on peut…
  • Bref, après 3 jours passés sur Phantomodden (plus tard rebaptisée “Plage Damien”, car je n'avais pas envie d'en partir… on se demande encore pourquoi), l'heure du rappatriement a sonné.
  • Cette fois, pas de quai pour monter les kayaks sur le voilier.
  • Il a fallu faire ça avec le dinghy (un petit zodiac).
  • Et puis, nous avons mis le cap sur Longyearbyen.
  • Je pourrais vous écrire des pages sur toutes les pensées qui ont traversé mon esprit…
  • … Mais, au final, je vous dirai juste que ce moment n'a pas été facile à vivre.
  • Que ça s'explique ou pas, qu'on le comprenne ou pas, le fait est que j'aurais vraiment aimé rester sur cette plage…
  • Instant remise en question.

05/08/2011 | Longyearbyen - Ymerbukta

  • Rien de mieux qu'une bonne nuit de sommeil pour reprendre le moral.
  • Direction Ymerbukta, pour squatter le camp et les kayaks d'un autre séjour GNGL.
  • Grand soleil, aucun vent, mer plate comme Jane Birkin…
  • … Le temps idéal pour aller taquiner le phoque au pied des glaciers.
  • Il ne nous faudra pas longtemps pour en repérer un, avachi.. Euh… Ben comme un phoque sur un bout de glaçon.
  • Approche sans bruit au milieu du brash…
  • … Jusqu'à retenir son souffle à quelques mètres de lui…
  • On ne vit pas ça tous les jours !
  • Et, puisque ce devait être une journée sans ombre, vue imprenable sur le glacier depuis la moraine d'en face.
  • Vous l'aurez compris, ce jour-là, c'était le Spitzberg façon carte postale.

06/08/2011 | Ymerbukta

  • Dernière garde à ours du séjour, dans la lumière du petit jour.
  • Après quelques coups de pagaie, nous poursuivons notre série “Les animaux sont nos amis”.
  • Sur la route de Trygghamna, troupeaux de rennes et oiseaux en tout genre.
  • Quelques renards aussi, qui se terrent dans les falaises à ours.
  • Ahhhh, Trygghamna…
  • Un fjord, une montagne, un glacier, le soleil qui perce les nuages… Quel spectacle !

07/08/2011 | Ymerbukta - Barentsburg

  • Au petit matin, fox le renard est venu nous rendre visite.
  • Instant privilégié, tandis que le reste du camp dormait.
  • Après deux jours au paradis, nous voici (déjà) sur le départ.
  • Cap sur Barentsburg, ville russe… Mais habitée celle-là.
  • Je vous aurais bien dit que c'était joli, mais les “villes” du Spitzberg ne sont pas vraiment des canons de beauté.
  • Ce sont des villes arctiques et des villes minières, donc ce sont des villes… qui vont à l'essentiel.
  • Drôle de paradoxe, au passage, que ces lois qui (à juste titre) interdisent tant de choses pour préserver l'environnement unique du Spitzberg, mais qui permettent, dans le même temps, de creuser de gros trous dans la terre et de construire des centrales à charbons toutes moches, qui crachent de la fumée toute noire…
  • … Chacun est libre d'en penser ce qu'il veut.
  • Moi, je dis, deux poids, deux mesures…

08/08/2011 | Longyearbyen

  • Longyearbyen.
  • Encore et encore…
  • Sa route toute droite qui mène de l'aéroport (… et du camping, c'est juste à coté…) au centre-ville, et du centre-ville à l'aéroport (… et au camping, c'est juste à côté…).
  • Heureusement, à Longyearbyen, quelques mètres suffisent pour retrouver une nature sauvage…
  • … Et riche en surprise.
  • Sur la moraine du Longyearbreen (Longyear = la ville, Breen = glacier), des fossiles qui datent de… Hmmm… Pfiou, au moins tout ça, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on les appelle des fossiles.
  • Sur le plateau, le vent hurlait.
  • Un ours aurait pu s'envoler.
  • Mais il n'y avait pas d'ours.
  • Pour notre dernière soirée avec David, restau.
  • Un steak, un steak, un steak !!!

09/08/2011 | Longyearbyen

  • Autant le dire, notre visite à Bjørndalen n'a pas été un franc succès…
  • … Un peu déserte la falaise à mergules !
  • Nous sommes sans doute arrivés trop tôt.
  • Et oui, les oiseaux dorment eux aussi.
  • Comme il ne s'est absolument rien passé le reste de la journée, et que je n'ai pas envie de broder, on va passer directement à la journée d'après.

10/08/2011 | Longyearbyen

  • Dernier jour au Spitzberg.
  • J'avais gardé la visite du musée pour ce jour-là.
  • Bien m'en a pris, puisque le temps se prêtait à une visite de musée.
  • J'ai mangé un yaourt.
  • … Et si vous pensez que je dis ça parce que je n'ai rien d'autre à dire, détrompez-vous.
  • Je le dis parce que ce moment a été un vrai moment de bonheur.
  • Eh oui, un simple yaourt, ça peut rendre un homme très heureux.
  • Puis le moment est venu de préparer le sac et de plier la tente.
  • Une dernière fois.
  • Tout à la fois heureux de rentrer, et triste de partir…
  • … Oui, je sais, c'est compliqué.

11/08/2011 | Longyearbyen - Aéroport Oslo Gardermoen - Aéroport Paris Charles de Gaulle - Grenoble

  • Seulement deux petites heures de sommeil…
  • Pour l'anecdote, j'avais spécialement gardé un ensemble tout propre (du slip au t-shirt) pour mon retour dans la civilisation.
  • Ce n'était pas tant pour moi que pour les autres…
  • Le Spitzberg était triste de nous voir partir : pour nous le dire, il a fait tomber quelques flocons sur les sommets.
  • Même pas le temps de se retourner, et nous étions déjà à Oslo.
  • Puis Paris.
  • Petit à petit, chacun à repris son chemin.
  • Le mien, passait par Lyon.
  • Quatre semaines de voyage, des heures d'avion et de train…
  • … Mais, comme toujours, ce qui m'a semblé le plus long, le plus interminable, c'est la dernière ligne droite avant de revoir (enfin) mes montagnes (… et ma bichette…).